Tout comme les hommes, les esprits peuvent changer d’avis. L’histoire de ce tambour le prouve bien. Initialement il a du devenir un tambour Totem. Tout le processus s’est bien déroulé jusqu’au moment de la pose du dessin. Là, j’ai eu le blocage. Je tenais et retournais ce tambour dans mes mains en sentant sa résistance. Je me suis dit qu’il y a peut-être un détail qui manque et qu’il faut patienter un peu.
Comme j’ai prévu de partir quelques jours au bord de la mer, j’ai décidé de le prendre avec moi pour finir le travail sur place si jamais cela se débloque.
Rien n’a bougé. La situation est devenue intéressante. D’un côté j’ai eu le tambour qui tout à fait capable de fusionner avec le totem mais qui ne le veut pas vraiment. De l’autre côté j’ai eu le totem qui est prêt mais pas spécialement attaché à ce tambour là.
Maintenant, au moment où j’écris, la solution est évidente. Mais il y a quelques jours et dans l’action j’étais bien embêtée. Je comprenais qu’ils vont bien travailler ensemble mais qu’ils ne vont pas exalter. Cela n’était pas le but recherché.
Alors j’ai rangé mes pinceaux, j’ai pris le tambour et on est parti faire un tour à la plage. Ici, en regardant les vagues aller et venir dans un rythme mesuré j’ai commencé à jouer le tambour.
En écoutant son chant profond comme la mer, je l’ai enfin entendu. J’ai compris qu’il me demande de lui laisser tel qu’il est. Sobre, simple et pur.
Il a voulu rester un tambour « blanc ». « Blanc » comme un cahier neuf qui attend à être rempli, ouvert aux multiples possibilités.